mercredi 10 décembre 2014

Pierre Antoine Albert LECLERE, Lagny-sur-Marne

Pierre Antoine Albert LECLERE est né le 10 juin 1890 à Paris dans le 10e arrondissement, de François Jean Baptiste Joseph et de Leonie Huchard. Notre soldat mesurait 1m65, était châtain clair, avait les yeux marrons foncés, un grand front et le visage assez rond; (il avait comme particularité d'avoir le nez légèrement tordu à gauche). Il était employé de commerce.

D'après des souvenirs de ma famille, il avait une soeur, Marguerite LECLERE né le 20 janvier 1885 (Paris 10e aussi) de 5 ans son aînée. Après la mort de son unique frère, étant une fille elle n'a pu faire perdurer le nom de ses ancêtres. Cependant, elle a eu trois fils dont les 2 aînés qui ont participé à la 2nde Guerre-Mondiale.. Des lettres témoignent de ce qu'elle a pu ressentir après avoir perdu son frère lors de la Grande Guerre, et, après quelques jour d'incertitude, a appris la mort de son fils ainé (Jacques Bourgeois) alors qu'elle était toujours sans nouvelles du second.

Il ne semble pas que Pierre-Antoine ait été marié et qu'il ait eu des enfants. Il a certainement vécu à Paris 10e avant que la famille ne déménage à Lagny au 1 rue du Colonel DURAND (1908), cependant, selon la fiche matricule de Pierre, il vivait à Londres  jusqu'à son départ au front.

Il fût convoqué dès le 1er août 1914.  
Il faisait partie du 416e régimentd'infanterie. Or, le 416e régiment d'infanterie fût créé le 1er avril 1915 à Montpellier. J'ai d'ailleurs retrouvé le carnet de bord d'un soldat qui retrace quasiment tout le parcours du 416e, ce soldat ayant survécu à la guerre.

Comme notre soldat avait eu 20 ans en 1910, on peut supposer qu'il a fait partie d'un autre régiment avant 1915, mais j'ignore lequel. Les hommes qui le composaient (dernières pages) étaient majoritairement du Centre et du Midi. Ceux qui venaient du Nord et de l'Est s'étaient repliés dans la 16e région. Pierre était sergent depuis le 27 septembre 1912, il avait donc fini son service militaire lors de son départ à la guerre. Il avait été recensé en 1910 à Coulommiers et était le n°412.
 
Le 416e (pages 6 à 8) est formé de 3 bataillons et de 3 sections de mitrailleuses (la compagnie de mitrailleuses ne sera constituée que le 15 avril).
Tout le régiment se trouve à proximité des Garrigues, terrains incultes, favorables aux manoeuvres et à l'établissement des champs de tir de circonstance. Le régiment est amalgamé et instruit pendant une vingtaine de jours.

Pendant longtemps on croit que le régiment est destiné à l'armée d'Orient mais il embarque le 5 avril à Montpellier et débarque à Cuperly (Champagne) le 7 avril.
Du 3 au 24 septembre 1915, le régiment campe entre le village de Somme-Suippes et la Maison Forestière. Les troupes occupent des abris constitués par des charpentes recouvertes de tôles ondulées ou de papier goudronné.
Ces abris sont vieux. La vermine et les rats y abondent. Tous les quinze mètres il y a un abri d'une dizaine de mètres. Ces parties de boyaux recouvertes sont destinées à abriter les troupes d'assaut et à amener les troupes de renfort sans avoir trop à souffrir des tirs de barrage.

Carte de la Bataille de Champagne

Une attaque est prévue pour le 25 (septembre) mais finalement, à 21 heures arrive le contre-ordre : l'attaque est remise au 26 au petit jour. Le régiment passe la nuit dans une prairie aux abords de la route de Souain à Tahure et du camp d'Elberfeld. Il fait très sombre et il tombe un peu de pluie.
Le 26 au matin, l'artillerie prépare l'attaque. 
Malheureusement sa progression a été gênée par la pluie et les difficultés du déplacement. Par suite du mauvais temps l'observation est difficile. La préparation est faible. De plus des difficultés sont rencontrées, car les deux camps sont également protégés et bien défendus: les pertes sont donc grandes des deux côtés.
La journée du 26 a été sanglante pour le 416e. Les unités se reforment dans la nuit du 26 au 27. Dans la matinée du 27, elles prennent leurs dispositions pour une nouvelle
attaque qui sera précédée d'une préparation d'artillerie.

Plan de stratégie militaire (Tahure)




Carte postale de la Champagne (1915)

Pierre est mort lors de cet assaut, le 26 septembre 1915 à Tahure (Marne) lors de la Bataille de Champagne; il est reconnu "mort à l'ennemi" soit mort au combat le 29 mars 1916.

Il semble que sa sépulture n'ait pas été retrouvée.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts (tous conflits) du cimetière de Lagny. Ce monument a remplacé l’ancien monument détruit par les Allemands pendant l’occupation de la seconde guerre mondiale car jugé "trop antigermanique". 

Victoria MIMON, première ES3








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